Scolarisation des enfants deplaces dans la sous-prefecture de bagassola (province du lac, tchad) des suites d’insecurite

Les travaux antérieurs ont établi que les enfants des ménages déplacés à la suite des guerres, des conflits et des catastrophes naturelles ont moins de chance d’aller à l’école. En 2015, le Tchad a enregistré les premières attaques des groupes armés non étatiques dans la province du Lac. Ces attaques, qui s’installeront dans la durée, ont conduit de nombreux ménages à fuir des sous-préfectures frontalières avec le Nigeria vers les sous-préfectures plus intérieures. L’objectif de l’étude est de mesurer la fréquentation scolaire des enfants, avant et après, le départ des ménages des localités d’origine vers la sous-préfecture de Bagassola, d’identifier les raisons de la non fréquentation scolaire et les facteurs associés à la fréquentation scolaire des enfants déplacés. Les données de l’étude proviennent d’une enquête par questionnaire auprès des chefs de ménage et des entretiens individuels avec les responsables du système scolaire, en février 2024. Des analyses descriptives et multivariées ont été réalisées. Les résultats montrent que le niveau de fréquentation scolaire des enfants s’est amélioré après le déplacement. Dans les villages d’origine, 29,1% des enfants de 6 à 18 ans partaient à l’école. Dans les villages ou sites d’accueil, ils sont 37,5% à fréquenter l’école ; la proportion de garçons fréquentant l’école est le double de celle des fille (49,7% de garçons contre 24,9% de filles). La principale raison de l’amélioration de l’accès à l’école après le déplacement serait la disponibilité des écoles dans les sites ou villages d’installation, ou à proximité de ceux-ci. L’implication dans les activités économiques du ménage est la principale raison de la non fréquentation scolaire des enfants. D’après les résultats de l’analyse multivariée, les facteurs les plus déterminants de la fréquentation scolaire sont le sexe et l’âge de l’enfant, le niveau d’instruction et la principale occupation du chef de ménage. Il est nécessaire d’engager un peu tôt les réflexions sur le devenir scolaire de ces enfants déplacés quand il sera question de retourner dans les localités d’origine.